J'ai quitté le quai du RER et commencé à me diriger vers mon bureau. Je savais que ce jour là, comme d'habitude, je devrais participer à (je me permet d'utiliser cet oxymore) des réunions à distance, dire chaleureusement bonjour à des gens que je n'avais jamais vus et que j'avais peu de chances de rencontrer un jour. Entre deux rendez-vous, je serais amené à lire et écrire des emails, et à jongler avec de nombreux documents électroniques au format texte ou tableur.
Tout en avançant, j'ai aperçu Georges Bertrand, directeur de projet dans l'entreprise où je travaille. Ses cheveux bien coiffés et légèrement gonflés étaient divisés par une raie, il portait un costume gris bien coupé. Je lui ai dit bonjour, et nous avons traversé ensemble un nouveau quartier de bureaux. Des gendarmes étaient là, à l'affût, ils surveillaient la circulation dans une petite rue.
« C'est étonnant de les voir ici, me dit mon compagnon. Je croyais que, normalement, c'était plutôt la tâche de la police.
- Je ne sais pas...Pourquoi?
- Nous sommes en zone urbaine, de la compétence de la police. Les gendarmes se cantonnent aux zones rurales. Je crois que c'est la règle...Enfin, je dis ça mais je ne suis pas spécialiste. Je peux me tromper.
- D'accord. »
Je suis resté muet, émerveillé par sa science. Comment fait-il pour savoir tant de choses? Je ne m'étais jamais demandé qui avait le droit de me surveiller. Je devrais vraiment m'intéresser aux règles, à toutes les règles, dans tous les domaines, les ruminer longuement, me pénétrer de leur importance. Je pourrais alors en discuter avec mes camarades de travail, je serais plus à l'aise, je progresserais plus facilement. Peut-être même deviendrais-je directeur de projet?
mardi 10 novembre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire